Comment aider vos enfants à retenir leurs conjugaisons ?
- Amélie Lesage

- 2 oct. 2019
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 mars
Depuis toujours, certains élèves n’arrivent pas à retenir leurs conjugaisons !
Je suis moi-même confrontée chaque année à des élèves qui ont beau répéter, oublier, retravailler leurs conjugaisons, des petites erreurs perdurent et certains n’arrivent pas forcément à se rappeler ce qu’ils ont appris sur le long terme.
Sans compter que ce n’est généralement pas la matière qui les motive le plus.
J’ai bien essayé de varier les situations et supports d’apprentissages et de proposer des situations plus ludiques.
Je leur ai montré de courtes vidéos et je leur ai fait répéter à voix haute pour faire appel à leur sens auditif.
J’ai fait faire des exercices écrits afin que certains retiennent mieux avec le geste (kinesthésique).
Je les ai faits travailler sur des textes variés, j’ai fait de « très beaux » affichages dans ma classe avec les terminaisons en couleurs pour favoriser la mémorisation des élèves plus visuels.
Cependant, l’année passait et cela semblait toujours aussi difficile pour certains de retenir et d’utiliser les conjugaisons.
Et si finalement faire appel aux différentes mémoires sensorielles ne suffisait pas à faire retenir les conjugaisons à tous malgré de nombreuses répétitions. Je réfléchissais donc à une nouvelle modalité d'apprentissage qui permettrait de toucher encore plus d'élèves quel que soit leur profil d'apprenant.
Après ce constat, et au fil de mes lectures, j’ai découvert les intelligences multiples d’Howard Gardner. Psychologue cognitiviste et professeur de neurologie à la faculté de médecine de Boston, il a répertorié 8 intelligences ; nous les avons toutes de façon plus ou moins développées et nous en utilisons certaines plus que d’autres.
Afin de clarifier mon propos je vous présente brièvement ces 8 intelligences. Je les détaillerai davantage dans un prochain article.
A l’école, ce sont l’es intelligences verbale-linguistique et logique-mathématiques qui sont les plus mises en avant et travaillées dans les différentes matières. Un élève peut d’ailleurs rapidement être en échec scolaire si celles-ci ne sont pas suffisamment développées.
Les autres intelligences visuelle/spatiale, kinesthésique/corporelle, interpersonnelle et intrapersonnelle, musicale/rythmique et naturaliste sont toutes aussi riches mais sont généralement moins développées et évaluées dans le milieu scolaire.
Pourtant, au regard de ce travail d’Howard Gardner et des découvertes en neurosciences qui nous en apprennent toujours plus sur le fonctionnement du cerveau et la mémorisation, ne serait-il donc pas préférable de proposer des situations d’apprentissage qui font appel à davantage d’intelligences et entrées sensorielles ?
Non seulement pour toucher un maximum d’élèves mais également pour que l’apprentissage et la mémorisation soient plus durables chez chacun d’entre eux?
Reprenons notre conjugaison pour illustrer ;
Se limiter à faire recopier des verbes ou réciter des terminaisons risque de compliquer la tâche de mémorisation pour un grand nombre d’élèves.
En m’inspirant d’Howard Gardner, j’ai donc cherché comment rendre plus pertinent et performant l’apprentissage des conjugaisons qui, bien souvent, s’adresse principalement à l’intelligence verbale/linguistique et visuelle.
Faisant appel à mon souvenir et à ce dont je me souvenais le plus de mes cours, j’ai constaté que les textes (poésies, dialogues) vécus et joués étaient restés bien gravés dans ma mémoire.
Par ailleurs, les chants appris à l’école primaire (et d’une manière plus large dans mon enfance) n’avaient eux aussi pas été effacés de mes souvenirs.
J’ai alors réalisé que ce qui manquait à l’apprentissage des conjugaisons était peut-être tout simplement de proposer des situations qui touchent davantage les intelligences musicale/rythmique et kinesthésique/corporelle.
Étant moi-même musicienne, je me suis demandé pourquoi pas mettre en chanson les leçons de conjugaisons. En apprenant sur un air entrainant et rythmé les élèves ne retiendraient-ils pas mieux et de façon plus durable leurs conjugaisons ?
Cela permettrait à l’élève à la fois de dire les conjugaisons (intelligence verbale/linguistique), de voir les conjugaisons en lisant les paroles (intelligence visuelle/spatiale).
Mais il pourrait également chanter et taper le rythme (intelligence musicale/rythmique), tout cela en faisant bouger son corps à l’aide de percussions ou déplacements corporelles (intelligence kinesthésique/corporelle.)
Suite à cette prise de conscience, c’est finalement en échangeant avec une collègue (qui s’était déjà lancée dans cette démarche) que ce qui n’était encore qu’une vision pour moi s’est concrétisée.
Nous avons créé des paroles sur des airs de grands compositeurs et la Conjugaison en Chantant en née !
Nous l’avons même testée et nos élèves l’ont approuvée.
Nos élèves sont maintenant enthousiastes à l’idée de faire de la conjugaison :
ils participent, chantent, battent la mesure et mémorisent les conjugaisons.
Lors des évaluations, ils fredonnent l’air et les terminaisons leur reviennent.
Et cela fonctionne !
Et même si ce n’est pas magique et que cela demande toujours un travail de la part de l’élève, La Conjugaison en Chantant permet de toucher des profils d’apprenants plus variés et d’ancrer de façon plus durable les conjugaisons chez un plus grand nombre d’élèves.



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